Cliquez sur un texte pour lire une mise en bouche

Cliquez sur un texte pour lire une mise en bouche
Vers l'autonomie La dernière paludière Mère promise Je déteste le bleu Alida Chanteur d'océan Prouve-le Tentative de transmission Kergamn Les Rêveries de Böcklin Le TAS Dune Les Myosotis Vue sur l'amer Leur ville, leur île Mancie, les effrayants

Vers l'autonomie

Après un long voyage, apparait enfin le lieu (pour le moins isolé) concerné.
Moi : Ah ça, on est loin de Babylone. Loin du vice des villes. Loin de... (On me coupe la chique.)
Passé ce premier échange informel, une cordiale invitation à commencer l’interview est lancée.
Moi : Allez zou.
Dans cette nouvelle apparaîtra un dernier larron, mais visiblement, il n’est pas encore là. Il nous rejoindra pour une histoire qui raconte des certitudes ébranlées. Comme quoi, ça sert à rien d'avoir des certitudes, puisqu'elles peuvent être dégommées à tout moment.

La dernière paludière

Guérande. Ses marais salants ont été façonnés dans l’argile, pelletée après pelletée, par des générations de paludiers. L’océan s’infiltre dans ce labyrinthe de digues et l’eau s’y évapore sous l’action du soleil et du vent. C’est ainsi qu’apparait le sel. Notre or blanc. Merveilleux, n’est-ce pas ? Mais si la mer monte, ne serait-ce que d’un mètre… quel avenir pour ce métier ancestral ?

Mère promise

— Oy Guus ! appela Wim depuis l’avant du Zodiac.
— Hmm ? grommela son frère.
— T’as pas des fois la gigote ? J’veux dire, ça te blase pas le sel et la flotte, à force ?
Guus soupira à grandes narines, les paupières lasses.
— Wim, stop la rabâche, je t’ai dit qu’y avait rien pour nous sur le continent, à part quelqu’un pour te crever.
— Ici aussi on va crever.
Il y avait une bravade dans les yeux du cadet.
— Oui mais moins vite, et selon nos termes ! s’énerva Guus. All right ?
Le bruit du moteur qui démarrait noya la réponse de Wim

Je déteste le bleu

Salut, toi. Je sais que tu ne me connais pas. Je sais aussi que tu vis dans une époque où on ne correspond plus par lettres. Mais depuis que les villes sont presque toutes recouvertes d’eau, c’est redevenu notre seul moyen de communiquer. Alors, depuis mon petit archipel, j’écris à Mattéo, mon correspondant d’au-delà des mers. Et je rêve de villes, d’avions et de liberté.

Alida

Alida est une jolie jeune fille blonde aux yeux bleus qui vit paisiblement au sein d’une famille modeste. Mais son quotidien est bouleversé lorsque sa ville devient une île. Et quand la nourriture se met à manquer, l’adolescente doit trouver une solution, et vite ! Elle va alors avoir une idée… Avec l’aide de son ami, réussira-t-elle à sauver les siens ?

Chanteur d'océan

Dans la Ville cernée par les eaux, la musique est un crime. Les mélomanes se meurent en silence. Parmi eux, un ouvrier du bord de mer. Il obéit aux gardiens-du-bruit, à la carillonneuse, arrache les algues toxiques, plie l’échine, rentre chez lui, recommence…
Mais lorsqu’à l’aube le Chanteur-d’océan défie les ondes publiques, c’est un souffle de révolte qui s'empare de son âme.

Prouve-le

Tu as fini toutes les bouteilles du monde. Une île perdue au milieu des eaux radioactives, c'est ça le monde, aujourd'hui. Raz-de-marée et sécheresse, tu as survécu à tout, mais qu'est-ce que tu pourrais bien faire de ta vie, maintenant que tu as retrouvé ton humanité et que tu n'as plus personne avec qui la partager ?

Tentative de transmission

− Merde Jean-Mi, où est-ce que t’as mis le transpondeur ? Je t’avais dit de pas y toucher !
− Mais j’ai rien fait moi, j’étais dans l’aile ouest à réviser mon texte...
− Bordel, comment tu veux qu’on joigne les pollués du vingt-et-unième sans le matos ?
− Tu vas quand même pas me dire qu’on va encore reporter ? C’est que ça devient urgent, là.
− Bon, on va trouver un moyen. T’inquiète pas.

Kergamn

Javier, c’est moi qui l’ai embauché, à son départ de Kergamn. Un fils de flotte comme certains sont des enfants de salauds, ce type, avec un paquet d’sel dans l’sang. C’est lui qui m’a appris, à écouter la mer, à gueuler avec, à rendre houle pour houle. Un vagabond comme y’en a plus, un vrai vag’. Y’cherchait de la terre ; comme si ça existait toujours.
Pour ce que j’en sais, il cherche encore.

Les Rêveries de Böcklin

Les rêveries de Böcklin dépeint le parcours d'Eos, un planant. Depuis leurs bulles, les planants surplombent la ville et rêvent. Incapables de s'étendre dans les terres rongées par la montée des eaux, ces mystérieux habitants colonisent les contrées infinies de leur imaginaire. Les émotions, les rêves, les images et récits du passé sont autant de matières pour construire de nouveaux territoires.

Le TAS

Je croyais posséder une machine à laver. Illusion. Ce n’était qu’un terminal local d’un vaste réseau technique incluant distribution d’eau et d’électricité, lui-même relié au système industrialo-commercial mondial incluant les mines de fer, les puits de pétrole, les centrales nucléaires et bien d’autres choses encore… Alors, après la grande noyade, depuis que ma ville est devenue une île, que faire de tous mes chers objets – enfin inanimés ?
Un TAS.

Dune

Sur une île déclinante où se fanent les fleurs, où dépérissent les hommes et où les prières sont vaines, une jeune femme est hantée par le mystère de sa naissance. Son destin semble inextricablement lié à la sécheresse accablante du paysage.

Les Myosotis

En les voyant partir, j’ai pensé à des globe-trotters célèbres comme Mike Horn ou Ulysse. Qu’est-ce qu’elles se sont dit leurs mères quand elles ont vu cette écume se dissiper dans ces milliers de kilomètres cubes d’eau inconnue ? La mère de Mike Horn avait au moins des moyens de communiquer avec son fils, mais la mère d’Ulysse, aucun contact. Rien. « On pourra se rencontrer dans le Cloud », m’avait dit Elsa. Le nuage.
Voilà donc le décor de nos prochaines réunions de famille...

Vue sur l'amer

Les mains accrochées au bastingage de sa vie, Raoul, 63 ans, replonge dans ses impressions d’enfance et ses morceaux de jeunesse ; il raconte son quartier, zone insubmer, la bricole, la survie, mais aussi la beauté qui surgit parfois, dans un monde pas très en forme. Tout ça le vent dans les poils et les yeux sur l’horizon

Leur ville, leur île

Tu vis sur une barge et, comme tous les "bargeots", tu es chargé de la maintenance du loop, le train magnétique qui joint l’ancienne ville à la nouvelle île.
Une vie de chien quand il n’y a plus de chiens.
Mais tu rêves encore…

Mancie, les effrayants

Diverses légendes content la surrection de Mancie, île libre avant l'affront des coques, fertile jusqu'à l'abord des colons. Depuis l'avent de cette force dissemblable, chaque siècle voit un homme en être le Verbe. Spectateur invisible, sectateur invaincu, il dit Mancie, abondante puis pitoyable, enfin usée par le monde, car de Mancie plus rien ne subsiste qu'un arbre à fleur d'eau.